Une peine peu dissuasive pour trafic d’ivoire

par Luc Mathot
Une peine peu dissuasive pour trafic d’ivoire
Le contrebandier d’ivoire au moment de son arrestation. © Conservation Justice
Le contrebandier d’ivoire au moment de son arrestation. © Conservation Justice

Un mois après avoir été appréhendé par la police ferroviaire à Ntoum en possession de 4 pointes d’ivoires totalisant14 kg, Monsieur Bondouaboka Kevin a été jugé et reconnu coupable de détention et de commercialisation d’ivoire d’éléphant, une espèce intégralement protégée. Il devrait écoper d’un (1) mois d’emprisonnement avec sursis et du paiement de 200.000 FCFA en guise de dommages et intérêts.

Bien que peu dissuasive, la législation prévoit tout de même une peine allant jusqu’à six mois de prison ferme et des amendes allant jusqu’à dix millions FCFA. Monsieur Bondouaboka ayant tenté de fuir aurait du subir une peine beaucoup plus lourde, une des raisons surement pour lesquelles le parquet a fait appel. Il demeure donc en détention et sera jugé en appel.

Ce cas démontre une fois de plus le manque de vigueur de la législation Gabonaise face à un phénomène qui à pourtant des répercussions énormes tant sur le plan économique qu’environnemental. A titre comparatif, Mr Bondouaboka aurait écopé un maximum de 5 ans au Congo, 3 ans au Cameroun, 1 an en RCA, 5 ans au Benin, 5 ans au Burkina et 2 ans au Togo.

Quand on sait que des saisies d’ivoire originaire du Gabon sont réalisées dans le Monde entier, il semble nécessaire de lutter fermement contre le trafic d’ivoire. A titre d’exemple une saisie de 30 kg d’ivoire qui serait gabonais a été réalisée la semaine passée au Bénin. Au Togo, ce sont 3,8 tonnes saisies en février dernier et principalement originaire du Gabon.